Alors qu’on attend toujours des nouvelles de Nims Dai et sa potentielle ascension du Shishapangma, la saison se termine sur les 8.000 ! Alors que personne n’est parvenu à gravir l’Everest, des centaines de grimpeurs se sont pressés sur le Manaslu. Le Dhaulagiri, lui, confirme qu’il est une montagne coriace. « Merveilleuse et impressionnante » comme la décrit Carlos Soria, vétéran des expéditions de la saison.
Pas de sommet à l’Everest !
Le toit du monde n’a vu aucun grimpeur planter son piolet au sommet. Une saison vierge pour l’Everest malgré plusieurs expéditions qui avaient élu domicile au camp de base, au pied du glacier du Khumbu. L’expédition polonaise qui visait le Lhotse a été la première à annoncer son abandon. En cause, un dangereux sérac qui surplombait leur itinéraire sur le glacier. Les clients de Madison Mountaineering ont également abandonné.
Quelques jours plus tard, on apprenait le renoncement d’Andrzej Bargiel et son équipe. Ils projetaient d’atteindre le sommet pour le descendre à ski. C’est finalement l’ultra-runner Kilian Jornet qui sera allé le plus haut. Dans une tentative « express », il aurait fait demi-tour vers 8.300 mètres, dans la dernière étape au-delà du Camp 4. Comme les autres, le Catalan a fait demi-tour et a été contraint de renoncer.
Voir aussi : Voici le terrifiant sérac qui oblige les alpinistes à abandonner l’Everest !
Dans un récent article, Alan Arnette se demande si le sérac sera tombé d’ici au printemps prochain. « S’il n’est pas tombé, je ne vois pas comment la saison pourrait se dérouler » explique-t-il. Sa conclusion est que l’itinéraire tibétain (celui qui passe sous le sérac est l’itinéraire népalais) pourrait encore attirer plus de grimpeurs.
Manaslu et Cho Oyu : des centaines de sommets
Quelques 50 alpinistes au sommet du Cho Oyu, probablement 300 sur le Manaslu. A lui seul, l’opérateur népalais Seven Summit Treks aurait emmené quelques 150 personnes au sommet du Manaslu. Parmi les succès à noter, le second 8.000 de l’Andorrane Stefi Troguet !
Dhaulagiri : « Je veux la gravir et j’y arriverai ! »
De retour au camp de base, l’Espagnol Carlos Soria raconte sa dernière tentative d’ascension du Dhaulagiri (8.167m). Des conditions de neige et une météo qui n’ont pas permis à l’alpiniste de 80 ans de réussir son pari. C’était sa dixième tentative mais il y en aura une onzième, prédit-il. « Nous reviendrons gravir cette montagne, je veux gravir le sommet du Dhaulagiri et j’y arriverai ! ».
La bonne nouvelle, c’est que sa prothèse au genou a tenu ! C’était la première expédition de Carlos sur un 8.000 depuis son opération il y a près d’un an. « C’était une expédition très différente car cela fait un an que je porte cette prothèse au genou, et je ne savais pas comment j’allais avancer là-haut… ». Soria n’a pas considéré que les conditions étaient réunies pour atteindre le sommet, les risques à prendre étaient trop importants.
D’autres grimpeurs ont également fait demi-tour, notamment Ali Sadpara. Le Brésilien Moeses Fiamoncini a échoué très près du but, après une chute qui aurait pu lui coûter la vie. Quant à Sophie Lavaud, elle n’a pas au l’occasion de monter bien haut sur ce Dhaulagiri. Le décès de sa mère l’ayant prématurément faite retourner en Europe.
A l’inverse, Sergi Mingote ou encore Atanas Skatov sont parvenu au sommet. Sanu Sherpa est également arrivé au sommet le 3 octobre, avec l’expédition de Seven Summit Treks. Avec ce succès, il grimpait là son 14ème sommet de 8.000 mètres. Il devient ainsi le troisième népalais à avoir gravi tous les 8.000 de la planète.
Illustrations © Seven Summit Treks / Yo Subo con Carlos Soria / Stefi Troguet IG / Andrzej Bargiel